Feuilles de chou

Je ne sais pas

de quelle vie d'ange tu vivras

je ne sais pas

quelle mort tu choisiras

mais peu m'importe

j'ai suivi ton chemin

trempé d'angoisses

et d'attentes inutiles

ton sentier de fleurs fanées

et d'oublis sombres

peu m'importe

j'ai trouvé ta maison

et j'ai poussé la porte

l'aube n'était pas loin

les arbres pourrissaient sur pied

je ne sais pas

quelles étaient tes pensées

et quels oiseaux tu as retrouvé

peu m'importe

le soleil brillera sur l'horizon

mon pas confondu avec le tien

peu m'importe le soleil brillera

je te suivrai. 

Je rêve de rêves inaccessibles

enfermés dans des châteaux de sable

sombres et sans lumière aucune;

je rêve d'oiseaux qui ne parlent pas

et d'un peu de poussière sur ma mémoire

en attendant que ma vie glisse un peu plus

au fond de ce Printemps triste;

je rêve de mort quelque part au bout 

de mon chemin déchiré

où coulent des ruisseaux rouges, de sang et de honte

pour ne pas parler de colère;

je rêve d'un Paradis inviolé et sans âge,

d'un peu de tendresse à défaut d'amitié

et contre cet amour turbulent qui épuise,

d'une page écrite avec franchise, pour une fois,

et non tâchée de mensonges noirs et inutiles;

je rêve en vain d'ailleurs plus doux,

d'herbe tiède et de cigales tranquilles;

je rêve d'une nuit sereine et sans étoiles,

de chuchotements sincères et d'une paix bienvenue.